Depuis que la polémique sur les pilules de 3e (et 4e) génération a éclaté, je dois dire que les réactions de mes consœurs de la gent féminine ne cessent de m'étonner.
A fortiori car la contraception n'est pas un soin mais un choix.
A fortiori car la contraception n'est pas un soin mais un choix.
Je ne nie pas que les gynécologues (et les médecins en général) puissent avoir une attitude hautaine, autoritaire et méprisante. Qu'ils manquent de pédagogie et prescrivent une contraception sans en indiquer les détails, ni les risques ni la génération. Certains tout du moins tant il est délicat de faire la moindre généralité en ce domaine.
La relation de soin est encore régulièrement considérée comme une relation de "soumission librement consentie" du patient envers son médecin, bien plus que dans une relation d'altérité (malgré les progrès tentés en la matière).
Le problème c'est que les femmes semblent se complaire majoritairement dans cette attitude aussi.
Il n'y a pas 36 façons de reprendre le pouvoir et à tout le moins la première n'est pas de dire "oui oui" et "amen" à toutes les décisions prises, encore plus si on le fait sans poser la moindre question.
J'entends beaucoup de femmes dire (grosso modo) que leur gynéco est un enfoiré qui leur a prescrit une pilule de 3e génération sans leur parler des risques encourus avec celle-ci ni même leur indiquer la génération de leur pilule.
Ont-elles au moins poser des questions sur les risques, les précautions, le type de pilule lors de la prescription ou le renouvellement de celle-ci? (Avant qu'éclate cette affaire s'entend)
Être passive dans l'absence de question autant que dans l'absence de volonté de décider c'est dédouaner l'autre de devoir expliquer, convaincre et argumenter. C'est aussi peut-être le priver de réfléchir à une autre solution en n'émettant aucun désaccord. Pourquoi proposer autre chose que la pilule puisqu'il n'y a pas d'opposition à la prise de celle-ci?
Ont-elles au moins poser des questions sur les risques, les précautions, le type de pilule lors de la prescription ou le renouvellement de celle-ci? (Avant qu'éclate cette affaire s'entend)
Être passive dans l'absence de question autant que dans l'absence de volonté de décider c'est dédouaner l'autre de devoir expliquer, convaincre et argumenter. C'est aussi peut-être le priver de réfléchir à une autre solution en n'émettant aucun désaccord. Pourquoi proposer autre chose que la pilule puisqu'il n'y a pas d'opposition à la prise de celle-ci?
Je le répète je ne nie pas la responsabilité des médecins dans cette affaire, ni que la France soit un pays trop "pilule" qui néglige de proposer les autres méthodes de contraception (cela dit le patch, les implants et tous les autres modes de contraception hormonaux sont soumis aux mêmes risques que la pilule), mais je m'interroge sur la part qu'ont aussi les femmes et je trouve un peu facile de tout rejeter sur les premiers.
D'autant plus que - contrairement à même il y a 5 ans - à l'heure d'internet il est facile d'arriver chez son médecin en ayant en main un certain nombre d'informations (je ne parle pas de doctissimo hein, mais au moins du site crée par le ministère sur la contraception), d'amorcer sa réflexion avant le rdv et donc d'utiliser celui-ci pour un dialogue et une décision commune dans lequel la patiente prend toute sa place.
Il faut croire qu'un grand nombre de femmes sont toujours (trop) dépendantes de leur médecin pour avoir de l'information sur leur contraception ... ou trop fainéantes pour aller la chercher ailleurs. Cela se constate aussi dans le fait que la grande majorité d'entre elles n'aient semble-t-il jamais lu la notice explicative de leur pilule qui aborde les risques liés à celle-ci. ("Ah non moi je ne les lie jamais ... ça me fait trop peur")
Alors les filles, il est légitime de vouloir être maîtresse de son corps. Encore faut-il s'en donner les moyens ...
J'ai réussi à imposer mon refus de la pilule très tôt, contre un implant, parce que j'avais peur de l'oublier. Mais là je suis incapable de dire à ma gynéco que les TV systématiques à chaque RDV pour le suivi de grossesse ne me semblent pas pertinents et me mettent pas franchement à l'aise... Pourtant je suis documentée, pas trop stupide (enfin je crois) mais je ne sais pas comment aborder ça, d'autant qu'on est amené à se revoir tous les mois jusqu'en juillet... D'où vient cette paralysie? Parce que je n'aime pas qu'on me dise comment faire mon métier et que je ne veux pas lui dire comment faire le sien? Par formatage?
RépondreSupprimerJe pense qu'il y a la peur de "se faire gronder" comme si on faisait une bêtise.
SupprimerLe problème c'est que si tu ne dis pas à ta gynéco que les TV tous les mois ça te gêne et que tu n'en vois pas l'intérêt, elle ne peut pas le deviner et t'expliquer l’intérêt (même si elle aurait du le faire d'elle même mais bon la perfection c'est pas encore pour demain non plus) ni remettre en question sa pratique en se disant qu'après tout un TV par trimestre ça suffit p'tet.
Il ne s'agit pas de lui dire comment faire son métier mais d'amorcer un dialogue.
Si ta gynéco se braque parce que tu lui dis "excusez moi mais pourquoi vous devez me faire un TV tous les mois? Ca me met vraiment mal à l'aise" et bien c'est qu'il faut en changer (mais peut-être pas maintenant en pleine grossesse).
A ton prochain rdv tu arrives avec un papier où il y a marqué tes questions et ton refus, une grande inspiration et on se lance. Et si tu te casses la figure, ça ne viendra pas de toi mais d'elle.
Hahaha! Changer de gynéco, quelle blague! Pour en trouver une, il avait fallu que je me tape tout l'annuaire, et même avec un implant périmé depuis deux ans (je l'avais donc dans le bras depuis 5 ans), personne ne voulait prendre de nouvelle patiente. Alors oui, on peut partir, mais c'est presque mission impossible de trouver quelqu'un d'autre dans certains coins. Et Evry, c'est pas la campagne profonde non plus.
RépondreSupprimerEt j'ai un peu peur d'arriver et de lui dire "j'ai lu que trop de TV c'était pas utile, voire dangereux" "ah oui et vous avez vu ça où?" "sur internet" et hop elle me catalogue comme folle ou comme emmerdeuse.
Oh je sais bien, même problème chez moi. Et pourtant ce n'est pas la campagne profonde non plus.
SupprimerLe truc c'est de lui dire sans être agressive et en cachant un peu les choses.
(En même temps les médecins ne sont pas cons - enfin ça dépend lesquels - ils savent bien qu'internet fournit souvent des informations à leurs patients)